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Spécialiste en développement personnel, coach en entreprise, coach individuel, sophrologue, Catherine Barry est spécialisée dans la connaissance de soi et de ses émotions à partir des méthodes issues notamment de l’Asie, de la psychologie bouddhiste,et de la médecine traditionnelle chinoise; et dans la gestion des conflits intérieurs à partir de ces méthodes. Egalement, Journaliste à France télévisions, elle est l'une des spécialiste en France du bouddhisme dans les médias. Elle est en effet la première au monde, à avoir présenté une émission hebdomadaire à la télévision, « Voix bouddhistes » de 1997 à 2007 sur France 2. De plus, auteur de livres sur le bouddhisme, le Dalai Lama, le Tibet, le développement personnel, la spiritualité, les religions d'Asie, et la médecine chinoise, elle est depuis une 20 aine d'années maintenant un pont entre l'Occident et l'Orient, essayant toujours de faire dialoguer ces traditions. ( Voir publications en pied de page; Pour toute remarque, question ou consultation sur RV vous pouvez la contacter à : catherinetashidelek108@gmail.com)

samedi 29 octobre 2011

Fêter nos morts pour vivre et mourir en paix

La Toussaint, fête des morts dans l’Occident Chrétien, était destinée autrefois à fêter nos ancêtres et amis défunts, comme cela se fait toujours en Asie au moment des fêtes traditionnelles dédiées aux morts. Chaque année, les familles et proches des disparus se retrouvaient, en général autour d’un bon repas, non pour les pleurer mais pour se souvenir avec bonheur de celles ou de ceux qui manquait à l’appel.  Le lien d’amour, d’affection, de tendresse, de gratitude pour les bons moments partagés, tissé entre les participants au cours de ces agapes, rendait la mort moins absurde puisqu’au-delà des corps retournés à la terre, la personnalité, l’âme du disparu restaient vivantes dans les cœurs de ceux qui demeuraient encore.
Amma : Darshan
Mais, depuis la moitié du XXème siècle,  nos sociétés de consommation aseptisent nos vies en nous poussant à acheter toujours plus et bien des choses superflues. Consommer rassure mais jusqu’à un certain point seulement car nous restons mortels et nous ne pouvons l'oublier. La mort, autrefois phénomène naturel dont la prise en compte aidait nos aïeux à mettre leurs existences et actions en perspectives, à introduire une profondeur de champs dans leurs méditations, à réfléchir, et sans doute à mieux aimer, s'est délestée ces dernières décennies du sens qu'elle véhiculait. En oubliant le sens de la mort, ce qu'il dit de nous et de notre finitude, nous avons perdu celui de la relation à soi et à l’autre et construit des univers d’immenses solitudes et égoïsmes.
Le bouddhisme prépare, à chaque instant, à mourir en paix. La mort est l’une des questions centrales de cette tradition. Jusqu’au dernier moment et l’ultime pensée, nous pouvons nous transformer et mourir sereinement, ce qui prépare à de meilleures renaissances, affirment les maîtres. Ainsi comme le dit l’enseignant bouddhiste Fabrice Midal : « Penser à la mort, donner droit à la mort, nous ancre immédiatement dans l’essentiel. Il n’y a là rien de morbide. Ce qui est morbide c’est non pas de parler et de penser à la mort, mais de s’abrutir de divertissements qui nous font croire que la mort ne nous concerne pas. C’est un égarement malheureux ! Nous allons mourir. Autant le reconnaître et du coup vivre vraiment ! Il est important d’oser parler de la mort. »
Chaque instant est précieux, unique, essayons de l’incarner en mettant la vie et la mort en perspective. Cette confrontation avec notre mortalité est le cœur des religions, et des spiritualités. Elle accompagne la peur de l’impermanence des êtres en les aidant à se projeter dans des mondes dont nul pourtant ne peut certifier l’authenticité. Croire est une grâce qui transcende les réalités de la souffrance, de la maladie, de la vieillesse, de la perte. C’est aussi une bénédiction qui s’ancre dans une morale quotidienne partagée par une communauté.  Reste que croire ne suffit pas toujours pour accepter de disparaître à jamais de ce monde. En revanche, aimer aide à avoir moins peur de vivre et de mourir. L’effroi de l’inconnu diminue voire s’efface quand, au moment de mourir, on est entouré par ceux qu’on aime.
Bonnes fêtes de la Toussaint
Belle route à tous
Soyez heureux




samedi 22 octobre 2011

Nous sommes tous en liens et responsables les uns des autres

Nous sommes tous reliés, interdépendants, dépendants -d’une manière ou d’une autre- et donc responsables les uns des autres. Ce que nous sommes, nos pensées, nos émotions, nos actions influent non seulement sur nos quotidiens et sur notre futur- la loi du karma ou loi des causes et des effets agit de manière mathématique pour chacun d’entre nous- mais aussi sur le reste de l’humanité.
Au cours des siècles, de nombreux sages, dans toutes les traditions religieuses, firent le choix de s’exclure du monde, toute leur existence, pour prier pour la paix et pour le bien des êtres. On peut donc penser que ces êtres rares, connaissaient inconsciemment  le pouvoir de l’esprit et de la prière, et avaient compris, bien avant les scientifiques, la réalité de notre interdépendance intrinsèque. Ainsi, qu’il s’agisse des ermites tibétains, enfermés volontaires dans des grottes pendant des dizaines d’années pour demander que soit accordé le bonheur à tous les êtres vivants. Des soufis solitaires brûlants d’un Amour absolu et incandescent pour leur Dieu et à travers lui, pour les hommes et femmes de leur temps. Des religieuses et frères moines reclus dans les monastères pour prier pour le repos des âmes de leurs contemporains. Tous, appliquant à la lettre ce principe d’interdépendance des êtres et des phénomènes, dédièrent leur temps, leur énergie, leurs méditations, leur vie même, pour le bien et la paix du cœur de leurs frères humains. Les médecines traditionnelles également connaissaient, empiriquement, ce principe. En Chine par exemple, les médecins illustraient cette connaissance subtile en disant : « Pour soigner l’enfant, il faut soigner la mère. »
Ce savoir, nous l’avons oublié. Désormais, c’est la mondialisation, la crise économique, les bouleversements climatiques qui nous prouvent chaque jour que nous sommes en liens avec le reste de l’humanité. Ce que les  scientifiques décrivent par « l’effet papillon »: « le battement d’ailes d’un papillon au niveau du second étage de la Tour Eiffel, peut provoquer, un cataclysme de l’autre coté de la planète. »
Pourtant si nous acceptons facilement cette réalité dès lors qu’elle n’implique que la science ou des données climatiques, il n’en est pas de même lorsqu’il s’agit des personnes. Nous savons tous, par expérience, combien il peut-être parfois difficile d’aimer ou d’apprécier certains membres de nos familles. Que dire alors du voisin qui nous casse les pieds à longueur d’année ou du collègue ou du patron stressant, irritant, angoissant,  à cause desquels nos quotidiens professionnels peuvent devenir des enfers. Pourtant, notre univers forme un tout et on ne peut séparer les parties qui composent ce tout. Ainsi, ce qu’entreprend une personne au plan professionnel influence non seulement les sous-systèmes en présence dans son univers professionnel mais aussi, de fait, ceux qui définissent son plan personnel. Les deux niveaux sont liés, associés et agissants l’un sur l’autre, en vertu, toujours et encore, du principe dit « d’interdépendance des êtres et des phénomènes ».
« (…) Les liens qui unissent les éléments d’un système sont si étroits qu’une modification de l’un des éléments entraîne une modification de tous les autres et du système tout entier.Autrement dit, un système ne se comporte pas comme un simple agrégat d’éléments indépendants, il constitue un tout cohérent et indivisible ». Paul Watzlawick
Prendre conscience des liens qui nous unissent les uns aux autres et à la planète aide à développer le sens des responsabilités et l’envie de faire croître en soi des qualités humaines telles que le don et la compassion. Nous dépendons tous les uns des autres. Il faudrait être fou pour vouloir l’ignorer et continuer à agir sans penser aux conséquences de nos actes. Mais s’il est vrai que comprendre le principe dit de l’interdépendance des êtres et des phénomènes implique de l’appliquer de manière très concrète, il convient de le faire de manière réfléchie. En Occident comme en Asie, le travail sur soi, sur les émotions, sur son esprit suppose de ne jamais accepter d'être manipulé par autrui mais d’aller vers une autonomie choisie, comprise et maîtrisée qui permet de construire du lien en conscience et sans dépendance affective ou psychique.

« L’interdépendance est l’un des principes fondamentaux de l’enseignement bouddhiste. Cette loi,  loin d’être un simple concept exprime une compréhension pointue de la réalité et conditionne le regard que nous portons sur l’existence. Rien n’existe en soi mais dépend d’une série de causes et de conditions, elle mêmes reliées les unes aux autres, en cascades. Nous avons souvent tendance à attribuer la responsabilité d’un événement, bon ou mauvais, à une unique cause principale et, nous faisons le maximum pour détruire cette cause. Mais, dès lors que nous concevons comment agit la loi de l’interdépendance, nous mettons ce que nous vivons en perspective et développons, dans une certaine mesure, une vision globale des situations que nous rencontrons. Nous constatons alors que cela n’est jamais une cause unique qui est à l’origine d’un effet amis qu’il a fallu une infinité de causes et conditions pour que cela se réalise. C’est la loi du karma, la loi de causes à effets. C’est pourquoi nous ne pouvons pas dire, « c’est la faute de l’autre ou des circonstances. ». Le 14ème Dalai Lama*
*Conseils du Dalaï Lama et de ses maîtres pour être heureux ». Presses de la Renaissance.;

samedi 15 octobre 2011

Amma, Mère Universelle aux étreintes sacrées.

Quand on évoque la figure d’Amma et « la folie » de ses étreintes sacrées répétées à l’infini, il y a celles et ceux qui ont été serrés dans les bras d’Amma – plus de 30 millions dans le monde à ce jour- et les autres qui n’ont pas vécu cette expérience.
Est-ce à dire qu’il y a deux camps ? Non car en réalité Amma, Mère Universelle, incarne une qualité essentielle pour les êtres humains, une qualité dont nous avons tous besoin et dont la plupart d’entre nous ont cruellement manqués dans l’enfance, l’amour d’une mère: l’Amour avec un grand A. C'est cet Amour qu’espère l’enfant, à chaque seconde de sa croissance, cet amour inconditionnel, sans jugement, un amour absolu que peu de mère, peuvent encore donner à leur bambin, pour toutes les raisons inhérentes à notre époque. Pas de condamnation ici des mères modernes, j’en suis une, et tout n’était pas merveilleux non plus en matière d’éducation pour les générations précédentes, mais un constat et a prise en compte d’une réalité due à une évolution de nos sociétés qui ne va pas dans le sens de l’épanouissement des êtres humains puisque la recherche du profit, la nécessité de travailler, transforme profondément les relations des mères et de leurs enfants ; et de manière plus générale le lien des parents avec leur progéniture.  Et, force est de constater que l’engouement vis-à-vis des étreintes d’Amma témoigne de désespoirs, de souffrances, de solitudes, de besoins et désirs d’Amour et de tendresse…. IMMENSES.

Ainsi, celles et ceux qui souhaitent être réconfortés ou  rencontrer par curiosité La Sainte Indienne pourront le faire à Cergy-Pontoise du 23 au 25 octobre, et à Toulon du 31 octobre au 2 novembre lors de deux programmes ouverts à tous et gratuits proposés par Amma en France. Ces deux programmes, incluent des enseignements spirituels, des chants et l’opportunité de recevoir son étreinte. www.ammafrance.org

Il est rassurant et encourageant de constater que des êtres humains remarquables comme  Amma et le Dalaï Lama adoptent une même attitude vis à vis d'autrui. Ils aspirent en permanence à rendre les autres heureux et s'y consacrent en offrant en partage leur temps, leur énergie, leurs connaissances et leur immense sagesse.
Ainsi Amma, incarnation de la compassion en action, rejoint les enseignements du Dalaï Lama. pour qui, la tendresse et la compassion des mères symbolisent en effet les vertus cardinales du bouddhisme. Pour Sa Sainteté, la famille est donc la racine essentielle de tout individu comme il me le disait en substance dans une interview :
 « La perte de sens, caractéristique des sociétés et familles modernes, s’explique en partie par l’appauvrissement du lien existant entre les personnes qui les composent. Devenus adultes, les enfants vivent en général séparés de leurs parents et  perdent parfois même tout contact avec eux. Dans les villes, les individus vivent de plus en plus seuls. Tout cela favorise le manque de respect, d’affection et de solidarité entre les gens. Pour y remédier il doit être accordé dès à présent une plus grande attention aux enfants et aux valeurs qui leur sont transmises. Et, à la manière dont on les le fait. Les jeunes y sont très sensibles. Ils sont naturellement exigeants et attentifs à ce que nous incarnions les valeurs que nous revendiquons, dans lesquelles nous croyons et que nous disons appliquer. Si nous voulons les éduquer à devenir de meilleurs êtres humains, qu’ils nous écoutent et nous fassent confiance, nous devons nous montrer sincères, honnêtes et exemplaires avec eux. L'environnement familial est déterminant dans ce processus. Il est plus facile par exemple à des enfants d’apprendre au contact d’adultes qui se montrent tendres, compatissants et aimants que l’inverse bien évidemment. Cela les rassure et leur donne confiance en l’existence en les ouvrants aux autres.  De même quand ils sentent que les adultes sont désireux que les rendre heureux. La conduite des parents et des enseignants peut  les marquer à jamais dans un sens positif ou négatif. Le  comportement éthique des adultes, la discipline, les qualités qu’ils expriment, s'impriment facilement dans l'esprit de l'enfant qui s’en inspire et les reproduit dans ses relations à autrui. En regardant les adultes vivre, il s’éveille aux conséquences positives et négatives de ses actes et prend conscience que son avenir est entre ses mains. Ce sont les actes et non les discours des adultes qui montrent aux enfants la manière dont on se soucie d’eux et l’attention qu’on leur porte. C’est ça qui leur importe et qu’ils reproduiront, plus tard, devenus grandes. »*

Ces êtres d'exception du fait même de leur générosité illimitée, ne restent jamais indifférents à a souffrance des autres comme nous le faisons trop souvent dans nos pays. Ce sont des êtres engagés vis à vis d'autrui et de la vie. Femmes et hommes de Bonté et de Paix, Amma, le Dalai Lama, Nelson Mandela, le pasteur Martin Luther King, Gandhi, ...., nous montrent le chemin qui conduit à vivre en harmonie notamment avec nos frères humains ; un chemin d'ouverture du cœur; une voie de tolérance et de solidarité qui rend possible la réalisation pleine et entière de notre humanité
* Extrait : "Paroles du Dalai Lama aux femmes"

dimanche 9 octobre 2011

Pardonner à l’autre : se pardonner et avancer….

« Au moment du nouvel an juif, Roch Hachana, Dieu ouvre le Livre de la Vie et de la Mort pour y inscrire les actes accomplis par chaque homme au cours de l'année  passée.  Dix jours après, à la fin de Yom Kippour, le Grand Pardon, après avoir entendu les croyants prier et regretter d’avoir causé des maux à autrui, Dieu referme l’ouvrage sacré, scellant ainsi leur destin pour les 365 jours à venir. Avant que Yom Kippour ne s’achève et que les actes et choix de chaque âme ne soient consignés dans le Grand livre de Dieu, et avant de vous engager à ne plus pêcher, vous devez absoudre ceux qui vous ont fait souffrir et demander à Dieu et aux hommes que vous avez blessés, de vous pardonner. Pour symboliser cette démarche et favoriser une repentance totale, les fidèles portaient autrefois à la synagogue un linceul blanc semblable à celui dont on habille les  défunts au cours de leur dernière toilette. Ainsi vêtus, ils s’imaginaient devant le trône céleste, demandant pardon à Dieux et à leurs frères et sœurs pour les souffrances dont ils étaient responsables. »*
Les fêtes religieuses marquantes, quelle que soit la tradition concernée, sont  pour moi un appel au recueillement, à la méditation et à la réflexion.  Le Grand Pardon, célébré hier par la communauté juive est de celles-là. Au-delà de la forme,  cette journée  rappelle l’importance d’adopter, chaque jour, une disposition d’Esprit ouverte, tolérante, généreuse et compréhensive pour tout ce qui concerne les relations aux autres et avec soi-même.  Ne devrions nous pas, en effet, dès que tout sentiment négatif pointe,  réfléchir à ce que cela bouleverse et transforme en nous ? A ce que cela dit de nos blessures et de nos petitesses? Ne devrions nous pas, également, prendre le temps, de nous remettre en question  en faisant notamment le bilan de nos actes, pensées et émotions ? Ne devrions nous pas, aussi, nous efforcer de garder en nous la saveur de chaque instant de bonheur, aussi modeste et simple soit-il, afin qu'il nous nourrisse quand la lassitude et le doute nous emporteent loin de notre paix intérieure.  Oui, Il me semble que nous devrions procéder ainsi, le plus souvent possible, car ne pas le faire nous expose à des blessures que nous, seuls, nous infligeons.


Une journée d’introspection dédiée au pardon est une journée de grâce et de plénitude. En prenant conscience des conséquences de nos actes et de nos pensées, nous nous responsabilisons et nous comprenons mieux le lien d’interdépendance qui nous relie aux autres et à la vie. C’est donc une victoire sur la mort de l’esprit.
Toute étincelle de colère, de ressentiment,  de rancune, d’animosité qui nous fait réagir, sans conscience, témoigne  d’une vision égocentrique et parcellaire de nous même et de la réalité. Se laisser manipuler et diriger par ces élans émotionnels, c'est accepter de se perdre, de se maltraiter. Nous sommes responsables de ce processus, de nos émotions et de nos souffrances. Nous et pas l’autre.
Nous avons le pouvoir de les transformer en déployant la lumière de la conscience sur notre monde intérieur.
Alors, posons nous, observons et transformons toute réflexion, perception et sensation en lumière...


* « Petit traité sur la mort pour croquer la vie avec bonheur »  Catherine Barry. Préface Fabrice MIDAL
Editions Presses de la Renaissance (en librairie le 24 octobre)




samedi 1 octobre 2011

Soyez heureux et faites en profiter les autres….

Maintenant que, dans nos sociétés occidentales d’individualismes forcenés, nous avons fait l’expérience de modes de consommations souvent superflus, que nous comprennons que la satisfaction des désirs n’est jamais que ponctuelle et que nous disposons du recul nécessaire pour en parler, un constat s’impose pour une majorité d’entre nous : consommer des biens, des relations, de la culture ne suffit pas à nous rendre heureux.
Être heureux, qu’est-ce que cela veut dire ? Des livres passionnants et complexes ont été écrits sur ce sujet et nous aident à y réfléchir. Mais que nous apprennent-ils, in fine,  si ce n’est à déterminer, choisir, décider, sélectionner peu à peu, les comportements, pensées, émotions, essentiels, à la construction de notre satisfaction intérieure. Et, à devenir les artisans de notre sérénité.
Le bonheur ne ressemble en rien aux promesses des contes de fées de nos enfances…. Non, c’est un état d'enthousiasme conscient pour l’existence; un état de gratitude changeant comme l’est la vie dans son impermanence. Fragile équilibre, hardiesse mouvante et délicate, nous le bâtissons pas à pas, pensée après pensée, émotion après émotion, action après action jusqu’au moment où nous devenons libre de ces constructions, des circonstances et des illusions.  
Le bonheur est, selon moi, autant un acte de foi vis-à-vis de l’énergie de vie mystérieuse qui nous anime et dont nous ignorons presque tout, qu’une construction consciente et volontaire de nous-mêmes. C’est pourquoi, pour survivre avant d’apprendre à vivre avec tous les aléas inhérents à notre condition d’humain, nous devons, me semble t’il, observer ce qui provoque de la joie, de la sérénité en nous et le refaire, à condition bien sur, de ne jamais blesser autrui dans ce processus. Il s'agit de constuire notre vie: une oeuvre dont nous sommes les responsables, les créateurs, les artistes.

En ce qui me concerne, avec le recul et les années qui passent, une chose est essentielle à mon bonheur, rendre (dans  la mesure du possible) ceux que j’aime et quand je le peux, de manière plus large ceux qui m’entourent, heureux. Sans rien en attendre d’autre, sans rien revendiquer non plus car savoir que je participe ne serait-ce qu’un instant à la joie de quelqu’un, est pour moi, un sublime cadeau;  le plus beau des cadeaux. Quand on se décentre de son « nombril » en donnant, le monde s’ouvre, la lumière pénètre à flot dans notre univers. Et,  si la souffrance est là, nous avons moins mal, puisque nous ne sommes plus concentrés sur elle….
Alors, essayez,  Soyez heureux et faites en profiter les autres….

« Tous les êtres humains appartiennent à une seule et même famille. Nous possédons les mêmes espoirs. Nous voulons tous être heureux. Nos droits et nos devoirs sont identiques, et la mondialisation nous montre que nous ne pouvons plus penser et agir de manière individualiste : tous les pays et tous les gouvernements sont plus que jamais dépendants les uns des autres. Un évènement majeur qui survient aujourd’hui dans une partie du monde à un niveau local finit toujours par affecter l’ensemble de la planète. Il ne sert donc à rien d’évoquer les barrières nationales ou idéologiques qui nous séparent pour en éviter les conséquences : elles adviendront quoi qu’il advienne. Nous devons prendre en compte les intérêts des autres et coopérer avec eux pour servir nos propres intérêts. C’est une nécessité. Le comprendre permettrait d’établir un nouvel ordre mondial basé sur une authentique pratique individuelle de l’amour et de la compassion et par des alliances politiques et économiques qui incluraient tous les pays. Ce n’est qu’ainsi qu’il sera possible de construire un avenir meilleur, plus heureux, plus stable et plus civilisé. La paix mondiale ne sera possible que si, au plan international, les gens vivent de manière solidaire et fraternelle. Cela passe par la culture de l’amour et de la compassion. »

Tenzin Gyatso, 14ème Dalaï Lama
Chaque jour, il ne tient qu'à nous, d'ouvrir symboliquement le passage qui conduit au-delà de notre égo limité; au-delà de la Mer Morte de notre ignorance