Qui êtes-vous ?

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Spécialiste en développement personnel, coach en entreprise, coach individuel, sophrologue, Catherine Barry est spécialisée dans la connaissance de soi et de ses émotions à partir des méthodes issues notamment de l’Asie, de la psychologie bouddhiste,et de la médecine traditionnelle chinoise; et dans la gestion des conflits intérieurs à partir de ces méthodes. Egalement, Journaliste à France télévisions, elle est l'une des spécialiste en France du bouddhisme dans les médias. Elle est en effet la première au monde, à avoir présenté une émission hebdomadaire à la télévision, « Voix bouddhistes » de 1997 à 2007 sur France 2. De plus, auteur de livres sur le bouddhisme, le Dalai Lama, le Tibet, le développement personnel, la spiritualité, les religions d'Asie, et la médecine chinoise, elle est depuis une 20 aine d'années maintenant un pont entre l'Occident et l'Orient, essayant toujours de faire dialoguer ces traditions. ( Voir publications en pied de page; Pour toute remarque, question ou consultation sur RV vous pouvez la contacter à : catherinetashidelek108@gmail.com)

dimanche 30 décembre 2012

Frédéric Lenoir: guérir le monde

La philosophie et la spiritualité sont deux des fils principaux qui tressent la trame de l’existence de Frédéric Lenoir. Un intérêt qui témoigne d’une quête intérieure si essentielle pour lui, qu’il la décline également, depuis toujours, sur un plan professionnel. Dans le Monde des Religions qu’il dirige, dans ses essais qui parlent de sagesse, dans ses romans bâtis sur des quêtes intérieures, et dans son émission sur France Culture « Les racines du ciel » qui interroge sur le sens de la vie. Dans son dernier livre, « La guérison du monde » (Fayard), la maturité venant, une certaine sérénité aussi, Frédéric Lenoir cesse de questionner les hommes, les sages et le divin, pour proposer sa propre vision du monde. Un nouveau paradigme destiné à sortir nos sociétés de la crise systémique majeure qu’elles traversent et qui détruit leurs fondements même. Et, pour en finir avec cette détérioration de nos vies et de la planète, il propose de développer responsabilité individuelle et collective en liant liberté et fraternité. 

Ce livre part d’un constat : le monde va de plus en plus mal…
Pas forcément. Il y a des cotés très positifs dans beaucoup de domaines : le confort : de meilleures conditions d’habitat; la santé : on vit mieux et plus vieux ; la paix : les conflits sont moins généralisés actuellement qu’au siècle dernier. Mais, paradoxalement, les problèmes rencontrés sont plus graves du fait de la mondialisation. Un exemple typique de ce phénomène est la crise des subprimes. Tout étant interdépendant, ces crédits qui ont, au départ, vérolés l’économie américaine, ont ensuite largement contribués à créer la crise économique mondiale que l’on connait depuis plus de 5 ans maintenant. Il en est de même avec les questions sanitaires. Les  virus ne s’arrêtent pas aux frontières. S’ils ne sont pas endigués rapidement dans le pays d’origine, ils peuvent très vite gagner le reste de la planète et provoquer des pandémies. C’est ce que je nomme le caractère global des crises. Nous sommes tous concernés par des risques élevés.
Par ailleurs, depuis 30-40 ans, le monde subit une mutation/globalisation extrêmement rapide qui crée des déséquilibres majeurs et des difficultés récurrentes dans tous les domaines : l’environnement, l’économie, la santé, l’agriculture, les valeurs, le vivre ensemble. Je me suis posé la question des causes de cette crise systémique et je défends ici l’idée qu’il y a une cause principale qui concerne tous ces secteurs : la prédominance de l’idéologie consumériste du capitalisme ultra libéral et financier, tel qu’il s’est développé depuis une trentaine d’années. La recherche constante du meilleur rendement, de la maximisation du profit sur le court-terme, détruit à la fois les individus, les sociétés, la planète. Pour en sortir, je prône une logique non plus quantitative, mais qualitative, qui remette la terre, l’homme et le vivant au centre de tout. Il importe de réfléchir sans attendre à des stratégies qui, déployées sur le long terme, respecteront les équilibres fragiles des écosystèmes, amélioreront les conditions de vie des humains et des sociétés. Certaines personnes, associations ou entreprises ont commencées à initier ce processus comme je le montre dans mon livre. Si nous sommes nombreux à nous mobiliser, à unir nos efforts, nous pourrons améliorer les choses, en profondeur. 

Ce qui permettrait de redonner du sens à nos existences ?
La crise des valeurs et du sens que traversent nos sociétés est en partie liée, sur un plan historique, à l’effondrement des grandes religions. Certaines se sont décrédibilisées, notamment en Occident, en conservant des récits religieux qui donnent une vision du monde trop différente de la manière dont nous pouvons l’appréhender désormais grâce aux avancées scientifiques. Ce qui a conduit beaucoup de fidèles à chercher des réponses à leurs questions existentielles ailleurs ; et parfois même jusque dans des idéologies politiques parfois pires encore, qui se sont à leur tour effondrées. Ce double effondrement des idéologies religieuses et politiques a eu pour conséquence en Europe une perte de l’intérêt collectif, qui a débouché dans les années 80 au développement d’un individualisme consumériste, utilitariste et narcissique. Celui-ci a fait disparaître le lien social qui favorisait, autrefois, le vivre ensemble à partir de valeurs communes. Ce constat m’a conduit à poser une question simple, mais fondamentale : nous vivons à l’âge du village planétaire, mais comment construire une civilisation planétaire sur des valeurs partagées alors que l’Occident est rongé par l’individualisme utilitariste et que les autres civilisations ont chacune leurs propres systèmes de croyances et de valeurs ? J’y réponds dans mon livre en montrant quelles sont les valeurs essentielles qui rassemblent les hommes dans tous les pays et dans toutes les cultures. On trouve six grandes valeurs universelles. La recherche de la vérité ou de la véracité : les mots doivent correspondre aux faits. La justice, qui implique une certaine notion d’égalité et de partage. Le respect d’autrui : « Ne fais pas à autrui ce que tu ne veux pas qu’on te fasse ». Cette règle d’or est le fondement de toute vie sociale. L’amour et la compassion, qui nous poussent à aider notre prochain même si nous n’y avons pas intérêt. La beauté et l’art, qui élèvent l’homme. Et, la liberté ! L’être humain doit avoir le droit d’exprimer ce qu’il est, sans entrave. Cette dernière valeur toutefois ne se conçoit pas de la même manière dans toutes les civilisations. C’est le principal point de fracture entre le monde moderne occidental et les sociétés traditionnelles. La limite des sociétés traditionnelles, qui offrent de profonds liens de solidarités,  c’est qu’elles enferment l’individu dans le moule des croyances et des normes collectives. Le drame de l’occident moderne est d’avoir émancipé un individu qui a bien souvent jouie de sa liberté en oubliant ses responsabilités vis-à-vis des autres, des générations futures et de la planète. La liberté implique la responsabilité. Une véritable civilisation planétaire pourra exister lorsque les sociétés traditionnelles accepteront les libertés individuelles et lorsque que l’Occident retrouvera le sens de la responsabilité et de la fraternité qui lui font actuellement tant défaut.
Vous dites qu’une  révolution de la conscience est en marche, et qu’elle est mue par deux forces, la vie et l’amour….
Comment accepter en effet que la vie soit de plus en plus abîmée sur la planète : les forêts, les animaux, la biodiversité, les océans ? Comment admettre également la détérioration galopante qui existe actuellement dans les rapports humains,  dans les familles ou au travail ? Ces dégradations sont telles que nous n’avons d’autre choix que de réagir. Le monde n’est pas une marchandise. La vie et l’amour sont plus importants que le profit. Nous devons résister et entrainer les autres. J’ai écrit ce livre pour montrer qu’il existe des solutions, des alternatives. Plus nous serons nombreux à en prendre conscience et à agir en conséquence, plus nous pourrons construire un monde différent, plus solidaire, plus humain.

 Votre définition du bonheur ?Le bonheur c’est faire ce pour quoi on est fait. C’est accompagner avec souplesse le mouvement de  la vie, pour réaliser son potentiel, sa singularité, en étant relié aux autres.
 
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Soyez heureux et faites en profiter les autres
 
 

 

lundi 24 décembre 2012

JEAN VANIER: CELEBRER TOUTE L'ANNEE LA BONTE DU COEUR

Nous avons de plus en plus besoin d’exemples à suivre, ce dont témoigne le boom des biographies en librairie et la fascination qu’exerce sur un nombre grandissant de personnes, les modèles de bienveillance que sont le Dalaï Lama, Amma, L’Abbé Pierre, ou encore Mère Teresa. Leur sérénité inspire. Leur équanimité donne envie de leur ressembler. Leur altruisme enthousiasme. La cohérence de leur être et de leurs actes séduit. Dans nos sociétés en perte de valeurs et de repères, ils redonnent espoir en l’être humain. Jean Vanier, fondateur de L’Arche en 1964, fait parti de ces personnes d’exception. Sa bonté se découvre dès le 1er regard. Agé de 83 ans, il a fondé des dizaines de communauté dans le monde  pour y accueillir des handicapés mentaux. Le grand public le connait mal. Sa discrétion et son humilité, l’éloignent des médias. Il consacre son énergie à ceux qu’il accompagne, ses frères et ses sœurs, vulnérables et fragiles, laissés sur le bord du chemin par des sociétés dominées, dit-il, par la tyrannie de la normalité. Dans Les signes des temps (Albin Michel) il montre que les personnes handicapées ont beaucoup à nous transmettre ; et nous invite à devenir plus joyeux en apprenant à aimer sans discrimination et sans retenue. Car, c’est pour lui, le secret du bonheur et d’une vie réussie.
Pour ceux qui ne vous connaissent pas, qui êtes-vous Jean Vanier? Etes-vous prêtre ?  
Je suis née en Suisse d’un père militaire-diplomate. J’ai passé mon enfance et mon adolescence entre l’Angleterre et le Canada. Tout me destinait à faire une grande carrière dans la Marine Royale Britannique.  Engagé dans l’école de  la marine, à 13 ans,  avec l’assentiment de mes parents qui voulaient me montrer, ainsi, qu’ils me faisaient confiance, j’ai appris très tôt, à devenir adulte. Mais vers 20 ans, j’ai compris que je ne pouvais pas rester militaire. Je venais d’être confronté à la guerre, et à son cortège de souffrance et de morts, et à l’horreur d’Hiroshima. Me sentant appelé par Jésus, qui donnait un sens à ma vie, j’ai donc démissionné de l’armé. Au début, je souhaitais aller travailler dans une communauté noire à Harlem mais cela ne s’est pas fait, et je suis venu en France pour étudier la philosophie et la théologie à l'Institut Catholique de Paris où j’ai rencontré le Père Thomas Philippe, professeur et prêtre dominicain. Il est devenu mon père spirituel et ami.  Auprès de lui, j’ai découvert ce qu’était le quotidien des personnes handicapées mentales. Elles étaient alors terriblement opprimées et maltraitées dans les hôpitaux psychiatriques, dans les asiles. Cela m’a profondément bouleversé. J’ai décidé de leur consacrer ma vie en essayant de demeurer au plus près de l’enseignement de Jésus. Sans être prêtre. J’ai fondé l’Arche en 1964, au «Val Fleuri» à Trosly-Breuil.
Qui est Jésus pour vous ? Et, peut-on comprendre votre message, votre engagement en Jésus, si on n’est pas, soi-même, chrétien ?
Je suis un laïque profondément marqué par les Evangiles. Jésus est compassion et pardon.  Il a une vie humble, et pauvre. Il est proche des opprimés et des démunis. Au-delà de toute appartenance religieuse, son exemple touche beaucoup de gens, et me fait me sentir concerné par la souffrance des plus vulnérables. Il me montre que l’amour est le lien entre tous les êtres. Ce qui m’incite à ouvrir mon cœur, me pousse à aimer, et à comprendre que c’est à moi d’agir si je veux qu’il y ait moins de souffrances et que le monde devienne plus humain.
 
Vous fondez l’Arche en 1964, qu’est-ce qui vous motive alors ?
Ce que vivaient les personnes handicapées à l’époque m’insupportait. Elles étaient traitées de manière inhumaine. A l’Arche nous sommes tous des compagnons. Nous nous battons ensemble pour qu’elles ne vivent plus en étant humiliées. La plupart d’entre elles, sont des êtres simples intellectuellement. Mais, très souvent, leur richesse intérieure est exceptionnelle. Elles ont une capacité à établir des relations tendres et profondes avec les autres qui est rare et qui participe à guérir les blessures de ceux qui les côtoient. En étant authentiques et simples, elles nous apprennent à changer le regard que nous posons sur autrui et sur le monde. Tout cela nous aide à transformer nos cœurs de pierre en cœur de chair, à sortir de la tyrannie de la normalité promue par nos sociétés de consommation, et à nous ouvrir à nouveau comme des enfants. A l’Arche nous avançons ensemble sur un chemin de vie, de communion, sans distinction de nationalités ou de religions. L’essentiel est d’aimer, de rire, de partager de la tendresse, sans chercher à posséder l’autre. L’amour révèle à l’autre qu’il est bien plus beau qu’il n’ose le croire. L’amour lui dit qu’on l’accepte tel qu’il est, avec les souffrances, les violences, les brisures qui émaillent  son histoire. Nous sommes tous semblables fondamentalement car unis par les mêmes choses : la souffrance, la peur de la mort, les difficultés relationnelles, le désir de trouver sa place. C’est cela qu’il importe de garder à l’esprit pour permettre à l’autre d’être lui-même et d’être heureux ; et faire en sorte que nous puissions célébrer ensemble notre humanité.
Ce n’est pas un monde idéal non plus, il y a sans doute des moments difficiles ?
D’où l’importance de vivre en communauté et de partager une même vision, un même but. Nous pouvons nous soutenir, nous accompagner, dans les moments difficiles. Les professionnels qui travaillent à l’Arche nous y aident également. Nous sommes des êtres humains, nous avons une capacité de transcendance, mais ce n’est pas toujours facile. On est parfois agacés, impatients. Certaines personnes arrivent avec des passés lourds, violents. Nous ne savons pas toujours comment les soutenir. Mais quoiqu’il en soit nous leur montrons que nous les acceptons telles qu’elles sont, sans les juger ; que nous ne sommes pas mieux qu’elles. Tout se joue dans la manière dont nous les rencontrons, dont nous communions avec elles. La confiance se construit à partir de là. Cela prend du temps mais on peut beaucoup, à plusieurs.

Quelle est votre définition du bonheur Jean Vanier ?
Accepter la réalité et aimer sans discrimination. Le message fondamental de Jésus est « aimer vous les uns les autres comme je vous ai aimé ». Ce chemin nous apprend à être soi-même et à accepter l’autre sans condition.

JOYEUX NOEL A TOUS
OUBLIONS LES DIFFERENTS
RETROUVONS NOTRE CONFIANCE D'ENFANT
SOYONS PLUS QUE JAMAIS SOLIDAIRES
NON PAR CONVICTION RELIGIEUSE
MAIS PAR ENVIE DE DEPLOYER LA BEAUTE DE NOTRE HUMANITE
 
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mercredi 19 décembre 2012

Norman Spinrad: comment manipuler les consciences grâce aux rêves

Depuis presque cinquante ans et son 1er grand roman, Les Solariens, publié en 1966, dans chacun de ses livres, Jack Barron et l'éternité, Le Printemps russe, Oussama, Norman Spinrad, l’un des plus grands auteurs de science-fiction actuel, pose un regard décapant sur notre époque pour nous alerter sur les dangers de nos sociétés de consommation. Ce qu’il réussi à faire souvent bien mieux que beaucoup d’essais. La fiction lui permet en effet une liberté de ton et d’imagination grâce auxquelles il pointe avec une habilité redoutable les dysfonctionnements des systèmes politiques et économiques en place, et les manipulations qu’ils sous-tendent. Des effets qu’il transpose dans un futur proche, histoire de les exacerber et nous inciter à réfléchir sans attendre aux grands défis éthiques et philosophiques de notre temps. De passage à Paris où il a vécu plusieurs années après avoir quitté l’Amérique des années Reagan, il nous parle de son dernier roman, Le Temps du Rêve (Fayard), dans lequel, il met en perspective les dangers d'une société où nos subconscients seraient, comme le reste, placés sous contrôle. Un livre captivant qui commence comme un jeu vidéo, se transforme en un happening artistique mêlant rêveries débridées, technologie, politique et économie, et qui réussit une nouvelle fois son pari : bousculer nos consciences et nos certitudes.


Commençons par résumer le scénario du livre…

Le Temps du Rêve parle d’une société où rêver est devenu un bien de consommation comme un autre. Moyennant quelques dollars, chaque citoyen peut utiliser le Dreammaster,  la machine à fabriquer des rêves, pour vivre l’existence fabuleuse à laquelle il aspire depuis toujours. Une aventure dont il est le héros, aux côtés de stars, de personnages célèbres, de sages, d’animaux réels ou mythiques, qu’il a toujours voulu côtoyer. La tentation de céder à ses fantasmes est donc d’autant plus grande que le processus pour les réaliser est simple. Il suffit de sélectionner un scénario et de se laisser glisser dans le sommeil pour que le voyage commence. Mais, ces apparences agréables, cachent une réalité bien différente. Une mise sous contrôle complète des individus par les producteurs de rêves. La plupart de ceux qui utilisent la machine, se comportent en effet, très vite, comme de véritables drogués. Accros à la possibilité de changer d’identités, le monde réel leur échappe. Aliénés car dépendants des sensations éprouvées, ils ne savent plus et ne peuvent plus, vivre leurs quotidiens. Heureusement, certains parviennent à échapper au système. Leur conscience lutte contre les idées vérolées. Des programmes pirates, et une partie de leurs désirs qui s’expriment malgré eux, s’infiltrent dans les failles de la matrice, bousculant leurs rêveries Hollywoodiennes, et générant un chaos et des cauchemars qui les libèreront de l’emprise de la machine.
Il y a plusieurs niveaux de lecture dans ce livre. Le premier, évident et ludique, enchaîne différentes histoires, très hollywoodiennes. Le second parle de politique, d’économie, et décrit la façon dont les producteurs des Majors Compagnies fabriquent du contenu qui influence nos consciences. Dans cette partie, je mets en avant le fait que nos consciences sont les dépositaires d’une quantité phénoménale d’images, de concepts, inculqués depuis l’enfance et qu’ils nous enferment dans des schémas de conduite et de pensées  stéréotypées.  Ce qui pose la question : « qui suis-je, derrière toutes ces constructions mentales » ? Le lecteur, qui est le véritable héro du livre, tente d’y répondre tout au long de l’ouvrage.
 

Quel est le principal message du livre ?

Aujourd’hui, qui contrôle le son et l’image sur un plan économique et politique, contrôle les consciences. Les producteurs et les responsables des médias notamment ont une grande responsabilité vis-à-vis de leur public. Le temps du Rêve parle d’un nouveau continent, la conscience de l’individu, qui est devenu le lieu d’une lutte économique, politique, spirituelle. Les combats du réel se sont déplacés symboliquement dans ce nouvel espace de réalité, dans ce cyber espace. La technologie est neutre en elle-même. Tout dépend de ce que nous en faisons, chacun à notre niveau, et de la manière dont le pouvoir l’utilise. Comme en Chine par exemple où le gouvernement contrôle internet et les médias. J’utilise la fiction, pour attirer l’attention sur tout ce qui participe à réduire la liberté de conscience de l’homme. Je le fais en transposant la réalité actuelle dans un futur proche, et en prenant appui sur le réel pour que cela ait plus d’impact sur le lecteur, et qu’il comprenne ce qui se joue vraiment. Je l’aide à prendre conscience de la manière dont le monde et la société évoluent. Je lui donne des éléments pour nourrir sa réflexion. Je lui propose des issues autres, que celles vers lesquelles on tend. Ma démarche est positive et constructive. Je ne suis pas là pour donner des leçons, Et, si parfois quelques années après la parution de certains de mes romans, la réalité rejoint la fiction, c’est parce que je m’inspire de ce qui est dans le moment.
 

Ne pas être attentifs à ce que nous vivons, ressemble à des petites morts de la conscience, quelle est votre relation à la mort ?

J’ai eu un cancer, très sérieux, il y a deux ans. Tout va bien maintenant mais cela m’a fait comprendre que s’inquiéter pour le futur n’a pas de sens. On ne sait pas quand nous allons mourir. Dans 5 minutes ? Dans quelques jours ? Ce qui est important, est d’avoir conscience que nous sommes mortels et de vivre en fonction de cela. Jacqueline Kennedy a dit un jour : « peu importe qui tu es, peu importe la culture qui est la tienne, nous avons tous les mêmes émotions. Nous pouvons en avoir une perception plus ou moins élaborée mais finalement, elles restent les mêmes pour tout le monde. ». Cette phrase m’inspire. Elle me permet de relativiser et de rester humble quelque soit le succès rencontré. Trop d’artistes pensent avoir quelque chose de spécial. Pour m’éviter cela, et vivre pleinement chaque instant, j’ai affiché une phrase sur mon mur : « je suis un artiste, je ne devrais pas avoir besoin d’aller aux toilettes ». La réalité est autre bien sûr. Cela permet d’aller à l’essentiel.
 

Etes-vous croyant ?

Je crois en la transcendance de la conscience. J’ai beaucoup appris sur elle grâce à mes rêves. Pour moi, la seule question à se poser, et à laquelle ni la science, ni la religion ne répondent est: pourquoi il existe quelque chose plutôt que rien ? Dans le même ordre d’idées, un poète aztèque a dit en substance : peut-être que les représentations des dieux sont des choses que l’on ne connait pas et que l’on ne pourra jamais connaitre. Je suis d’accord avec lui. Aussi, désormais, je ne cherche plus de réponse à ma question. Je vis le moment.

Votre définition du bonheur ?

Le bonheur est de se donner les moyens d’être libre de réaliser ce que l’on a envie de faire.  

Quelques clés pour être heureux,
1-     Connaitre l’amour et vivre avec son véritable amour.
2-     Avoir un boulot, épanouissant pour soi et positif pour les autres.
3-     Partager.
4-     Vivre en conscience.
 
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