Qui êtes-vous ?

Ma photo
Spécialiste en développement personnel, coach en entreprise, coach individuel, sophrologue, Catherine Barry est spécialisée dans la connaissance de soi et de ses émotions à partir des méthodes issues notamment de l’Asie, de la psychologie bouddhiste,et de la médecine traditionnelle chinoise; et dans la gestion des conflits intérieurs à partir de ces méthodes. Egalement, Journaliste à France télévisions, elle est l'une des spécialiste en France du bouddhisme dans les médias. Elle est en effet la première au monde, à avoir présenté une émission hebdomadaire à la télévision, « Voix bouddhistes » de 1997 à 2007 sur France 2. De plus, auteur de livres sur le bouddhisme, le Dalai Lama, le Tibet, le développement personnel, la spiritualité, les religions d'Asie, et la médecine chinoise, elle est depuis une 20 aine d'années maintenant un pont entre l'Occident et l'Orient, essayant toujours de faire dialoguer ces traditions. ( Voir publications en pied de page; Pour toute remarque, question ou consultation sur RV vous pouvez la contacter à : catherinetashidelek108@gmail.com)

dimanche 19 août 2012

la rentrée et le bouddhisme au quotidien

photo Matthieu Ricard

 

Bonjour à tous, La rentrée arrive à grands pas pour la plupart d'entre nous. Avec elle, comme  chaque année, son cortège de grands et petits bonheurs, de grandes et petites souffrances. C'est inévitable. C’est la réalité du quotidien. Après les vacances, surtout quand elles ont été agréables ; que nous avons pu prendre le temps de retrouver la douceur du face à face avec nous-mêmes, de la méditation et de l’introspection; être en lien avec nos besoins réels ;  nous reconnecter à ce qui nous semble essentiel pour vivre sereinement ; aimer et être aimé…. nous souhaiterions, que cet état de grâce, ces moments d’entre-deux, durent à l’infini. C’est impossible. Nous sommes tous soumis à la loi de l’impermanence et donc au changement. Nous ne pouvons les nier, sous peine de nous perdre, de tricher, de se trahir, et d’être très malheureux. En revanche, nous pouvons, nous essayer à appliquer les enseignements des sages et, comme eux,  tenter l’aventure de la liberté en cessant de nous identifier aux souffrances que nous expérimentons et qui sont inhérentes à la réalité de notre quotidien. Banale, joyeuse, ou douloureuse selon les moments, c’est grâce à cette réalité que nous pouvons percevoir la nécessité absolue de vivre dignement et de manière bienveillante envers nous-mêmes et les autres. C’est grâce à elle encore, que nous sommes incités à transformer notre esprit et nos émotions négatives. C’est grâce à elle aussi, que nous sommes amenés à vivre pleinement nos existences, en cohérence avec ce que l’on est, et pensons. Elle nous est donc indispensable pour faire l’expérience pleine et entière de notre vulnérabilité et de notre humanité.

Beaucoup me demandent comment le bouddhisme m’a aidé et m’aide pour vivre cette réalité du quotidien. J’en ai témoigné il y a quelques semaines, avec d’autres personnalités laïques et religieuses, dans un numéro spécial du Monde des Religions consacré au Bouddhisme. Je vais donc répondre à ceux qui me questionnent régulièrement sur ce sujet, en proposant sur deux semaines, l’article paru dans ce magazine.

 

  
 Profondeur de champ : découvrir le bonheur à l’aune de sa finitude
Que signifie vivre quand on refuse tout ou partie de soi-même parce que l’on n’a pas été reconnu, aimé, compris, consolé, rassuré, accompagné, enfant ? Est-il possible d’être heureux en étant dépouillé de toute image positive de soi? Un être, profondément blessé et meurtri, peut-il suivre une voie spirituelle, sans que cela soit une fuite de la réalité? Ces questions et bien d’autres me taraudaient violemment quand j’ai rencontré le bouddhisme à l’aune de mon adolescence. Souffrant d’un abandon symbolique, j’étais une plaie béante. Mon esprit éclaté par la douleur de me sentir rien et inutile, je blessais sans cesse mon corps pour me punir d’exister. Les émotions se déployaient en moi sans retenue. Pour les canaliser et les calmer, je me réfugiais dans la campagne environnante. La nature me rassurait en m’enseignant sur les fondamentaux de l’existence : la naissance et la mort. C’est sans doute, pour cela, que mes premières lectures bouddhiques, me portèrent vers le Bardo Thodol, le livre des morts tibétains. Les symboles utilisés, m’évoquaient mes combats pour survivre au quotidien. Sa lecture m’aidait à mettre des mots sur ce que je ressentais confusément, à savoir, qu’il était nécessaire pour moins subir chagrins et tourments, d’accepter l’impermanence, les changements d’états, de ne pas s’identifier à la souffrance. Je comprenais que refuser mon enfance m’enfermait dans un passé qui m’empêchait de me réaliser ; qu’il était vain et prétentieux de vouloir lutter contre les faits.
Mais, ce n’est qu’en rencontrant « mon » maître tibétain que j’appris enfin à vivre. Il fut le premier adulte à m’accepter pleinement, sans jugement, avec amour et indulgence. Ce fut un choc. Ma seconde naissance. Grâce à ses enseignements et à la pratique, je pus enfin poser un regard bienveillant sur moi-même. Jamais, il ne me reprocha la vigueur de mes émotions. Il me montra au contraire comment me servir de leur énergie pour les transformer en amour, générosité, et compassion. Il me disait : tu es en colère, c’est normal, tu souffres. Ce n’est pas grave. La colère n’est pas toi. Tu n’es pas elle. Regarde le formidable potentiel que tu possèdes grâce à elle et remplace là, par de l’altruisme. Petit à petit, j’appris ainsi à me faire du bien et à aimer la vie  dans sa totalité. En me confrontant sans fard à ce que j’étais, je découvris qu’il  existe au cœur de chaque être, un espace vierge de tout concept et de toute peur où tout est possible. Un point spacieux et lumineux où je pouvais me réconcilier avec moi-même et me sentir reliée aux autres, en conscience, en étant présente, sereine et vivante. Le bonheur authentique nait de cette confrontation lucide avec ce que nous sommes profondément. Car, ce face à face avec la réalité, une sans un second, autorise à cultiver la bonté, la tolérance, et à agir sur ses émotions et pensées négatives. L’acceptation qui en découle, se manifeste par une ouverture absolue et lumineuse à ce qui est ; par un lâcher-prise de nos peurs, et de nos attentes. Seul importe alors le fait d’aimer et de partager. L’amour rend vivant, relie aux autres. L’effroi de l’inconnu diminue voire s’efface quand on aime.

A La semaine prochaine
En attendant, soyez heureux et faites en profiter les autres

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire