Qui êtes-vous ?

Ma photo
Spécialiste en développement personnel, coach en entreprise, coach individuel, sophrologue, Catherine Barry est spécialisée dans la connaissance de soi et de ses émotions à partir des méthodes issues notamment de l’Asie, de la psychologie bouddhiste,et de la médecine traditionnelle chinoise; et dans la gestion des conflits intérieurs à partir de ces méthodes. Egalement, Journaliste à France télévisions, elle est l'une des spécialiste en France du bouddhisme dans les médias. Elle est en effet la première au monde, à avoir présenté une émission hebdomadaire à la télévision, « Voix bouddhistes » de 1997 à 2007 sur France 2. De plus, auteur de livres sur le bouddhisme, le Dalai Lama, le Tibet, le développement personnel, la spiritualité, les religions d'Asie, et la médecine chinoise, elle est depuis une 20 aine d'années maintenant un pont entre l'Occident et l'Orient, essayant toujours de faire dialoguer ces traditions. ( Voir publications en pied de page; Pour toute remarque, question ou consultation sur RV vous pouvez la contacter à : catherinetashidelek108@gmail.com)

lundi 10 mars 2014

Roger-Pol DROIT : un être humain, pourquoi faire ?

Depuis ses premiers articles, livres, conférences, Roger-Pol Droit ne cesse d’interroger l’humain, sa singularité, ses motivations, les rouages qui le conduisent à mener des actions engagées, courageuses, dignes ou, au contraire, à violer les droits des autres hommes... Un questionnement qui pousse le journaliste-écrivain-philosophe à se frotter sans concession à  ce qu’il est, afin de ne pas risquer d’enfermer sa pensée dans des concepts qui pourraient emprisonner sa soif de comprendre et son désir de liberté intérieure. Un cheminement qui l’a conduit également à s’immerger dans d’autres cultures et traditions afin, là encore, de cerner le mystère de l’humain. Cette énigme, il essaie de la démêler, à  nouveau, dans son dernier livre, « Si je n’avais plus qu’une heure à vivre », publié chez Odile Jacob. Un ouvrage au propos épuré,  qui nous aide à nous confronter sans tricher à ce qui fait sens, ou pas, dans notre existence ; à mettre les choses en perspective, et à répondre, en filigrane, et sans attendre, à cette question qui nous taraude tous : à quoi sert une vie humaine ? 

- A quoi sert fondamentalement ce type d’exercice ? A découvrir qui on est vraiment ? Cela peut sembler bien dérisoire, voire un peu puéril de s’y adonner tant que la mort n’est pas là, de manière certaine…
 Non, ce n’est ni dérisoire ni puéril, car il n’est évidemment pas question d’attendre notre dernière heure pour réfléchir au fait que nous sommes mortels, et encore moins pour en tirer les conséquences ! Si j’imagine ce dispositif, c’est donc comme une expérience de pensée qui nous permet de nous confronter à l’essentiel, à ce qui compte le plus dans la vie, pour chacun d’entre nous. C’est donc un livre sur la vie, et non sur la mort. Je crois en effet que pour découvrir ce qui est essentiel, il faut nécessairement se confronter à l’idée de la mort. Sans cette prise de conscience de notre finitude, nous ne pourrions pas être véritablement humains.
 .............

- C’est quoi une vie d’homme réussie ? Ce n’est pas forcément une vie « aseptisée », sans erreurs….
Il me semble que c’est une vie qui assume de ne pas tout savoir, ni tout maîtriser. Qui accepte aussi de voir le monde comme le jeu sans fin de forces opposées (amour et haine, bonheur et malheur, paix et guerre, silence et bruits, jour et nuit etc.). Notre erreur la plus répandue, mais aussi la plus grave, à mes yeux, est de croire qu’il serait possible de n’être que dans l’amour, le bonheur, la paix etc. Nous devons nous y efforcer, mais je suis convaincu qu’un monde sans négatif est impossible. On peut diminuer la haine, le malheur, la guerre etc, et bien sûr on doit s’y efforcer. Mais on doit aussi savoir qu’il est illusoire de songer à les éradiquer totalement.

- Avez-vous des regrets ?
 Non, pas vraiment. Comment dire ? J’ai évidemment raté certaines choses, comme tout le monde, et réussi d’autres. Mais le regret est une catégorie dont je n’ai pas l’usage. Il me semble que ça empêche d’avancer, et il n’y a que la marche en avant qui m’intéresse réellement.

- Vous n’êtes pas croyant. Avez-vous peur de la mort ?
Il me semble que tout être humain a peur de la mort. Ce peut être plus ou moins intensément, et cette peur peut prendre des formes très diverses, mais personne n’en est totalement exempt. Quant à mon incroyance, elle est relative, dans la mesure où je sais qu’il ne s’agit pas d’un savoir, mais justement d’une croyance : je crois qu’il n’existe pas de Dieu créateur, d’immortalité de l’âme, de vie après la mort... mais j’ai pleinement conscience que ce ne sont que des croyances, pas des connaissances ni des certitudes. Du coup, je ne peux pas exclure d’être surpris ! Mais, de toute façon, je sais également combien cette peut du néant est un fantasme : personne ne se lamente du néant qui précède sa naissance. Celui qui suit notre décès n’est pas plus terrible.


- Un mot sur les débats actuels : euthanasie, suicide assisté…. Qu’en pensez-vous en tant que philosophe ? Et, pour vous-mêmes si vous étiez confronté à un choix de cet ordre ?
Je dois distinguer nettement vos deux questions. J’ai été durant six ans membre du Comité Consultatif National d’Ethique, et il me semble qu’il faut à la fois donner droit au choix de chacun de choisir sa fin de vie et en même temps être extrêmement prudent, afin de ne pas inscrire dans la loi des dispositions qui pourraient donner lieu à des dérives dangereuses, des pratiques d’élimination. C’est un problème extrêmement complexe, car il fait entrer en jeu quantité de facteurs et de sensibilités diverses, et chaque situation concrète est en fait un cas particulier, ce qui rend très délicat de légiférer. En revanche, si je me pose la question pour moi-même, j’ai le sentiment que je souhaiterais mettre fin à mes jours, ou qu’on le fasse pour moi à ma demande, si disparaissaient les possibilités d’action qui à mes yeux donnent sens à la vie. Mais, pour être honnête, je n’en sais rien. Car ce que je pense aujourd’hui, en bonne santé et pas encore vraiment vieux, n’est pas nécessairement ce que je voudrais dans une situation toute différente.


www.rpdroit.com

RETROUVEZ l'intégralité de ma rencontre avec Roger-Pol Droit sur: http://www.lyoncapitale.fr/Journal/France-monde/Culture/Livres/Roger-Pol-Droit-un-etre-humain-pour-quoi-faire

Belle route
Soyez heureux et faites en profiter les autres

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire